Koala a écrit :Non, les premières études sur le genre datent des années 70 aux États-Unis.
On peut aussi prendre la fameuse phrase "on ne nait pas femme, on le devient", qui différencie déjà le sexe et le genre.
Oui, mais je préférerais dater les "études sur le genre" - ce dont il pourrait être question ici suivant le premier post sur les attitudes des adultes envers les petits en fonction de leur sexe - à la sortie du livre sur "le deuxième sexe" de de Beauvoir en 1948 (peut-être est-ce ce que vous vouliez dire en la citant).
Il y a une confusion récurrente, ici est ailleurs, entre la notion de genre dans l'étude des constructions sociales des identités, le genre grammatical et le sexe. Bien sûr, les "études de genre" sont historiquement liés aux et approfondissent les réflexions linguistiques au siècle dernier sur les classifications des substantifs en masculins/féminins quand on s'est demandé de quelle façon le genre grammatical d'un mot pouvait être motivé par une propriété de ce désigné par le mot.
On ne sait pas d'où vient ce partage des substantifs en masculin et féminin, d'autant plus que, parmi tous les mots existants, le nombre de mots désignant des êtres sexués est extrêmement faible.
D'autres classifications, selon les dualités humain/non-humain ou animé/inanimé (comme en finnois), par ex., peuvent paraître plus motivées par le monde vécu de ceux qui parlent.
Quand on parle du neutre il faut savoir dans quel contexte on se situe ou explicitement indiquer par rapport à quoi il y a neutralité.
Pour ce qui est du "fameux pronom personnel neutre", hen, il ne se veut neutre que par rapport au sexe de la personne (éventuellement animal ou être animé). Il est könsneutral (suédois), "genderneutral" (anglais), "neutre par rapport au sexe" (français).
Grammaticalement ce n'est strictement pas un neutre.
Neutre (ne-utrum) signifie "ni l'un, ni l'autre" or hen veut dire justement le contraire, c'est-à-dire "l'un ou l'autre" (utrum) des deux han et hon.
Utiliser hen n'est pas "un peu comme dire qu'il y a un 3e sexe", entendre cela relève d'une méconnaissance de la langue suédoise.
Cela n'empêche pas de reconnaître qu'il peut en être fait un usage politique et "activiste".
Je ne l'utilise jamais moi-même ; le plus souvent on peut utiliser à la place (comme avant) den (voire det). Mais il est parfois mal vu d'utiliser den pour une personne (et insultant d'utiliser det).